30 Juin
Une « SaintéWoman » à l’affiche
Les dames seront particulièrement à l’honneur sur cette 68e édition de la Asics Saintélyon.
Qui de mieux pour les représenter que Sylvaine Cussot, une de nos plus talentueuses et sympathiques traileuses françaises ? Sylvaine figure au centre de l’affiche de la Asics SaintéLyon 2022. Visuel dont elle est l’inspiratrice .
« Sissi » Cussot est non seulement ambassadrice pour la marque Asics, c’est une fidèle de la SaintéLyon, une épreuve qu’elle adore et dont elle a pris huit fois le départ. Toujours bien placée, elle a accroché toutes les places du podium sauf la première. Ni les kilomètres, ni la nuit, ni le froid, ni la pluie n’ont jamais entamé son enthousiasme et sa motivation. C’est le message qu’elle a envie de faire passer à toutes les femmes, et à tous les hommes, bien sûr, qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure. Si la part des participantes augmente chaque année sur les différentes formules de la Asics SaintéLyon, elle reste, avec 25 %, encore très minoritaire. Seul le format court de 12 km affiche une parité parfaite. En revanche, on n’enregistre que 11 % de femmes sur la formule de 78 km.
Sylvaine Cussot vous conseillera ces prochaines semaines sur la préparation physique et mentale, le matériel, La nutrition afin que vous aussi vous puissiez, vous aussi, accrocher la doyenne à votre palmarès de coureuse ou de coureur.
Interview
ES : Sylvaine, vous êtes la marraine de cette Asics SaintéLyon 2022. Que représente cette course à vos yeux ?
SC : « C’est assez simple, la Saintélyon, c’est mon RDV sportif de fin d’année depuis 2011 ! Les deux premières années (2011 et 2012), j’y suis allée en spectatrice/ supportrice/ assistante. Je découvrais tout juste le trail-running. Et quand je voyais tous ces coureurs s’élancer dans la nuit, le froid… pour parcourir cette distance qui me paraissait juste incroyable, je me disais qu’ils étaient fous ! Jamais je pensais un jour être capable de faire ce genre de truc. Et puis en 2013, j’ai pris à mon tour le départ de cette mythique Saintélyon en solo. C’était dur, j’ai souffert, j’ai eu froid, mais j’ai adoré ! Cette ambiance, ce décor si mystérieux et attirant à la fois ont fait que j’y suis retournée toutes les années qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui. J’ai d’ailleurs accroché toutes les places du podium sauf la 1ère !
Quels sont vos souvenirs les plus marquants sur la SaintéLyon ?
Forcément, toutes les premières fois sont assez mémorables. On y va, mais on a peur ! On fonce sans trop savoir dans quoi on s’lance ! Mais toujours avec beaucoup d’excitation. Je me souviens de cette édition 2013, marquante par ses conditions dantesques de froid, de neige et de verglas. Et ma surprise de prendre tant de plaisir dans ce contexte, et de réussir à tirer mon épingle du jeu en terminant à la 3ème place du podium, à quelques secondes de la 2ème, Laureline Gaussens. C’était hyper serré et encore plus haletant !
L’édition 2016 a été très marquante aussi pour moi. J’avais mon papa à l’hôpital qui suivait de loin. Il adore cette course. Il était venu me supporter toutes les années précédentes. J’avais à cœur de réussir pour lui. Ça a du me donner des ailes, c’était une année qui m’a bien réussi ! Je réalise une course progressive toute en remontée, jusqu’à revenir sur la première, Juliette Benedicto, à 25km de l’arrivée. On avance ensemble, au coude à coude, sans trop savoir quelle sera l’issue de cette fin de course partagée. Au final, Juliette l’importe au sprint, mais peu importe, j’étais contente d’avoir tout donné pour mon papa et j’avais passé un super moment de sport avec Juju. Un moment inoubliable avec une athlète qui aura laissé sa vie dans la montagne. Je pense souvent à elle. Elle brillera au dessus de nos frontales en décembre prochain !
Vous avez près d’une dizaine de participation à la SaintéLyon à votre actif, quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent franchir le pas cette année pour la première fois, et notamment les femmes, qui restent minoritaires sur ce type d’épreuves ?
Premièrement, il faut s’enlever de la tête le fameux : « non, je n’en suis pas capable » ! Bien sûr qu’on en est tous capable si on s’en donne les moyens. Par contre, il faut avoir conscience que c’est une épreuve difficile, qui nécessite une préparation spécifique. Et qui nécessite aussi un équipement adapté. On reparlera de tout ça ces prochains mois, mais voilà, il faut savoir que prendre le départ d’une Saintélyon ne s’improvise pas !
Vous avez réalisé dernièrement des performances remarquables, sur le Marathon des Sables en avril dernier (2ème place en 25h 32 min de course cumulée), ou votre 4e place au courage à la Diagonale des fous 2021, Après avoir couru 75 km avec une fracture au péroné. Vous êtes particulièrement attirée par les courses « défis »?
À mon sens, chaque course est un défi. À chacun son niveau d’exigence et à chacun son type de défi, mais forcément, on a souvent l’envie de repousser un peu plus ses limites et d’aller se confronter à l’inconnu. C’est motivant ! Le Marathon des Sables me paraissait être avant tout une aventure, et une épreuve qui me faisait clairement sortir de ma zone de confort. C’est ça aussi qui m’a attirée. C’est bien aussi, pour apprendre sur soi et progresser, de faire des choses qui ne sont pas ce qu’on sait faire de mieux !
En ce qui concerne la Diagonale des Fous, cette course est de toute façon faite pour les fous ! Alors voilà, je n’ai été qu’un exemple parmi d’autres, et je n’ai fait que suivre la thématique lancée par le nom de cette épreuve si exigeante ! ahah !
Quels sont vos objectifs sportifs en 2022 ? A tout juste 40 ans, on peut vous souhaiter une belle performance sur cette SaintéLyon 78km ?
J’avoue avoir de plus en plus en mal avec ce terme « objectifs ». Parce que selon moi, l’objectif reste le même à chaque départ pris : franchir la ligne d’arrivée en prenant le plus de plaisir possible. Attention, prendre du plaisir ne signifie pas « ne pas souffrir ». Parce qu’on le sait tous, on arrive à prendre du plaisir dans la souffrance ! Après voilà, il y a des courses qu’on fait sans trop se mettre dans le rouge volontairement (plus en préparation), et d’autres où l’objectif sera de rallier l’arrivée le plus vite possible ! Comme il y a des courses où on sait qu’il y aura une forte concurrence, et d’autres où la concurrence sera moins rude.
Dans tous les cas, j’ai déjà accroché 7 dossards depuis le début de l’année (Ceven’trail, Marathon des Sables, Trail du Volcan, Cilaos Women Trail, Maxirace, TrailRail34 et Marathon du Mont Blanc duo étoilé) et j’ai 5 autres courses au programme d’ici fin 2022 : Le Zinzin Ultra Trail, le Dodo Trail à l’île Maurice, le TDS, la Diagonale des Fous et …. LA SAINTÉLYON !
Je ne sais pas dans quel état je vais arriver au départ de cette Saintélyon après tout ça, mais dans tous les cas, j’aurais à cœur de faire du mieux possible, comme à chaque fois !
Sylvaine, quels sont vos temps forts dans votre préparation afin d’être prête le 3 décembre prochain ?
Comme je le disais précédemment, le programme va être chargé donc je vais davantage avoir peur de ne pas avoir assez récupéré, que de ne pas être assez préparée ! Mais ce rendez-vous à Chamonix avec le Team Asics Trail à l’occasion de cet UTMB, va être aussi une super occasion d’emmagasiner de l’énergie auprès de cette force collective et du partage que l’on va vivre tous ensemble. J’ai hâte !
Pour finir, un mot sur le Trail Elite Factory, un programme visant les jeunes traileurs en devenir ?
Nous venons de terminer les sélections de cette 3ème édition du Trail Élite Factory avec ASICS et i-Run. Un programme à destination des jeunes coureurs de 18 à 25 ans, qui vise à détecter les pépites trail de demain ! C’est une super opportunité pour les jeunes qui vivent une chouette aventure sportive, même s’ils n’en ressortent pas gagnants. Les vainqueurs repartent avec un contrat de partenariat sportif et un accompagnement qui peut être un véritable tremplin vers le haut niveau. Dans tous les cas, tous les participants en ressortent grandis ! »
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